L’ANS, 18ème étape de ce tour des régions avec la DNS
Bilan de la feuille de route 2019-2022
Lors des trois dernières années, la France a démarré un énorme sprint pour faire en sorte de rattraper son retard dans les champs du numérique en santé. Pour cela, l’Etat a dû construire et continue de poursuivre son engagement dans la création de fondations tel que les services socles (l’INS, Mon Espace Santé,…) fluidifiant ainsi le parcours des patients.
Dorénavant, la prochaine étape est de construire un cadre, une régularisation des services numériques. Nous savons que le numérique doit contribuer aux enjeux de santé d’aujourd’hui et de demain. Le tout est de savoir comment il peut permettre d’améliorer la prise en charge des patients mais aussi l’accès à la santé.
Retour sur les réalisations régionales
Création de 3 sites dédiés :
- Un dédié à Mon espace santé
- Un second consacré à la télésanté
- Un dernier dédié au Ségur du Numérique
Aujourd’hui, ce sont 696 établissements sanitaires et médico-sociaux engagés dans un programme de financement :
- 81 dossiers SUN-ES
- 23 grappes ESMS Numérique
Ces réalisations c’est également, la création d’outils de coordination et d’orientation en Bretagne :
- Gwalenn/DCPS
- Mobil’eTY
- SNP
- VT
Enfin, des indicateurs socles :
- 88% d’acteurs équipés MSS
- 69% des médecins ont commandé des logiciels Ségur et 84% des laboratoires de villes
- Accélération du nombre de DMP alimentés (10x plus de documents envoyés dans le DPM chaque mois comparé il y a 1 an)
Les 6 principes de la feuille de route du numérique en santé 2022-2027
L’éthique :
Un numérique en santé centré sur le patient, humaniste qui se retranscrit à travers des actions concrètes : promesse d’accessibilité pour le patient, faire en sorte que le système de santé ne prenne pas des dérives sociales, etc.
Souveraineté :
Capacité à faire des choix technologiques qui nous laissent la possibilité d’agir en cas d’adaptations nécessaires.
Sobriété énergétique :
Prendre en compte dans nos actions tous les facteurs de durabilité comme lors du choix de nos serveurs, électricité, déplacements…
Européenne :
La France doit avoir un rôle à jouer malgré le retard existant, c’est là que ce joue l’avenir à moyen terme. Il est aujourd’hui important que les citoyens français ne soient pas les derniers à bénéficier de certaines innovations.
Co-construction :
Au quotidien avec les représentants des patients, concertations avec les entreprises, fédérations d’établissements, … C’est une condition sinéquanone pour la réussite de demain ! Un consensus nécessaire pour engager tout le monde, et qui contribuera à son succès.
Construction à petit pas :
Trouver sans cesse des actions qui nous permettent d’engager l’ensemble des acteurs en santé en donnant de la visibilité et avançant ensemble.
Grands axes mis en concertation
La co-construction commence aujourd’hui et ce pour les 5 prochaines années. Cette nouvelle feuille de route est construite sur la base des trois dernières années et formule une base sur laquelle seront construites la suite des réflexions et travaux.
Elles s’appuient sur 5 grands axes pour mettre ensemble le numérique au service de la santé :
1. Prévention : Développer la prévention et rendre chacun acteur de sa santé Le numérique en santé doit permettre à chacun de mieux agir sur sa santé.
Aujourd’hui, 98% des citoyens ont un carnet de santé numérique à portée de main. C’est un changement radical !
En devenant un objet de la vie quotidienne des Français, dès le plus jeune âge, Mon espace santé simplifiera le suivi de sa santé et développera le recours à la prévention en santé.
En parallèle, tous les jours de nouvelles innovations prometteuses émergent dans le champ de la santé numérique : il faut garantir aux français un accès rapide aux solutions qui ont fait la preuve de leur intérêt pour leur santé.
Témoignage régional de Emilie Floury, Responsable Finances et Systèmes d’information Clinique Saint Yves
Contexte de l’expérimentation :
Implication de la Clinique dans les programmes nationaux :
- HOPEN
- Ségur Numérique : SUN-ES
Implication des professionnels de la Clinique :
- Amélioration des outils numériques
- Favoriser la coordination des soins
Cas d’usages :
- Echanges de données en amont de l’hospitalisation
- Envoi de documents distribués pendant le séjour en rééducation
- Envoi de documents de sortie
Entre théorie et pratique :
Echange de données de santé en préadmission :
- Cas d’usage théorique : échanges via la MS Citoyenne
- En pratique : patient « inconnu » de la Clinique = INS non qualifiable
Echange de documents de sortie : LDL + ODS :
- Cas d’usage théorique : échanges via la MS Citoyenne
- En pratique : obligation d’alimenter le DMP
Faire adhérer les patients à l’utilisation de Mon Espace Santé ?
- Niveau d’information des patients MES = faible
- Temps d’explications et d’informations = environ 30mn/patient
Faire adhérer les professionnels à Mon Espace Santé ?
- Accès aux documents de santé en amont de l’hospitalisation et le jour de l’admission
- Consultation du DMP = droits pour les médecins
- Transmission numérique des documents en cours de séjour conduite du changement
Qu’en pensent les patients ?
- Niveau d’information faible sur Mon Espace Santé
- Sécurité des données : besoin d’être rassurés
- Alimentation du DMP : les professionnels vont-ils jouer le jeu ?
- Fonctionnement de Mon Espace Santé
- Difficultés de connexion Manque de lien avec le compte AMELI
Et après ?
Mon Espace Santé,
- Facilitateur du parcours de soins pour les professionnels
- Moyen de rendre le patient acteur de son parcours de soins ?
- Au travers d’actions de prévention ?
2. Prise en charge : Dégager du temps pour tous les professionnels de santé et améliorer la prise en charge des personnes grâce au numérique
Si on veut que le numérique améliore la santé des Français, il doit d’abord simplifier la vie des professionnels !
Un professionnel peut changer d’outil plusieurs fois dans sa journée. Il faut simplifier le passage d’un service à un autre, faciliter l’accès à la donnée pertinente et la lisibilité de l’offre des services qui émergent.
Un grand chantier est devant nous pour permettre aux acteurs de santé d’accéder à l’historique médical de leur patient, quel que soit leur lieu d’exercice. Enfin, comme toute transformation d’envergure, le développement du numérique en santé doit s’accompagner d’un plan de formation massif, à la hauteur des enjeux.
- Permettre aux professionnels d’accéder à l’historique de santé des patients qu’ils prennent en charge
- Simplifier et sécuriser l’accès des professionnels aux services numériques depuis leurs logiciels métiers et en mobilité
- Aider la montée en puissance des nouvelles organisations territoriales des professionnels avec une offre régionale clarifiée et des messageries instantanées interopérables
- Renforcer l’accompagnement de proximité et la formation des professionnels de santé, du médico-social et du social vis-à-vis du numérique
Témoignage régional
Application collaborative sécurisée facilitant la coordination entre professionnels de santé
Mobil’eTY – Quels professionnels ? Quels usagers ?
Pas de définition juridique du « cercle de soin » :
- Équipe de soins
- Professionnels de structures médico-sociales, sociales, sanitaires
- Aidants…
Usagers en situation complexe, qui par définition bénéficieront d’une meilleure coordination des acteurs de leur cercle de soins.
Le case tête du déploiement : des freins qui sont les meilleurs atouts
Outil collaboratif entre des mondes différents
Déploiement :
- Séquentiel ou « non harmonieux »
- En proximité ou « petits périmètres »
- Cas d’usage très (trop) vastes (complexité ? Informations transmises ?)
Outil :
- Multiplication des outils numériques Accompagnement du GCS-esanté
- Modalités de connexion
- REX à l’éditeur
- Traçage/responsabilité
3. Accès à la santé : Améliorer l’accès à la santé pour les personnes et les professionnels qui les orientent
Le numérique en santé doit apporter des réponses concrètes aux tensions d’accès à la santé dans les territoires. Cela passe d’abord par l’amélioration de l’accès à l’information sur la santé et l’offre de santé, par spécialité, partout en France, et d’aider les personnes à trouver un médecin traitant. Le développement ordonné de la télésanté dans les zones sous-denses et pour des parcours de santé prioritaires permettra aussi de contribuer significativement à l’accès à la santé. En parallèle, les efforts seront poursuivis sur les programmes Service d’Accès aux Soins (SAS) et SI-SAMU pour contribuer à maintenir l’accueil inconditionnel mais régulé aux services d’accueil des urgences des établissements dans les meilleures conditions. Enfin, le déploiement de l’application carte Vitale permettra d’assurer la prise en charge financière directe, même en cas de perte ou d’oubli de sa carte Vitale.
Témoignage régional de Ludivine Gauthier, Coordinatrice de la Communauté Professionnelle Territoriale Pays de Redon
AccèsS : Le dispositif d’Accès à la Santé – Pays de la Loire
4. Cadre provice : Déployer un cadre propice pour le développement des usages et de l’innovation numériques en santé
Nous devons collectivement appuyer et réguler le développement du numérique en santé pour s’assurer qu’il contribue à la continuité de notre système de santé. Pour cela, il faut co-construire des règles claires, ciblées et pragmatiques. Et mobiliser divers leviers pour s’assurer qu’elles sont effectivement respectées par tous les acteurs du secteur.
Face au contexte géopolitique international et la valeur intrinsèque des données de santé, la vigilance cyber doit être décuplée avec des moyens à la hauteur des enjeux.